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Le beau-frère préféré de Marie-Antoinette

Aussi frivole l’un que l’autre, la reine et le frère du roi ne pensent qu’à rire et à faire la fête.

Avec sa réputation sulfureuse, le comte d’Artois risque t-il de compromettre la reine ? Très proche de Marie-Antoinette dans sa jeunesse, le comte d’Artois entraîne la reine dans un tourbillon de plaisirs. Et elle adore ça.

Qu’est-ce que Marie-Antoinette aime chez lui ?

À l’opposé de son frère Louis XVI, le beau-frère de Marie-Antoinette adore s’amuser et diversifier ses plaisirs. Il entraîne la reine partout; fêtes privées, grands soupers, bals, théâtre, courses de chevaux et jeux d’argent. Avec leur passion commune pour le divertissement, le comte d’Artois et Marie-Antoinette sont fait pour s’entendre. Mais ce style de vie alimente les pires ragots. Peut-on leur en vouloir ? Ils sont si jeunes. Mais pour la reine, c’est plus délicat. Elle ne se soucie guère de son devoir protocolaire, ce qui affole d’ailleurs sa mère, Marie-Thérèse d’Autriche. À ce rythme là, le comte d’Artois va forcément entraîner la reine dans son sillage. Le danger de la compromettre est réel.

Préféré oui, mais pourtant …

En effet, Marie-Antoinette s’amuse beaucoup en compagnie de ce beau-frère préféré et aussi en présence de son autre beau-frère, le comte de Provence. Pourtant, en ce qui la concerne, cette amitié se limite aux activités de fêtes et d’amusements. Alors que le comte d’Artois tombe malade, en ce mois de juillet 1776, toute la cour constate avec surprise l’indifférence de la reine. Marie-Antoinette se confie en toute sincérité au comte Mercy-Argenteau. Et ses propos ne laisse aucune ambiguïté sur la nature de ses sentiments.


« Si j’avais un mari à choisir entre les trois, je préfèrerais encore celui que le ciel m’a donné; son caractère est vrai et quoiqu’il est gauche, il a toutes les attentions et les complaisances possibles pour moi. »

MARIE-ANTOINETTE

Les soupers du comte d’Artois

La famille des bourbons incarne une solide réputation de gros mangeurs. Avec sa silhouette bien élancée et son air majestueux, le comte d’Artois détonne parmi son clan. Il préfère épater la galerie avec la finesse des plats qu’il proposent à sa table.

À Versailles, il occupe tout le premier étage de l’aile gauche du château. Dans son grand appartement, il aime orchestrer de somptueux soupers. On goûte à toute cette cuisine de retour de chasse et aux plats les plus fins; gibier, terrines, confits, tourtes, pot-au-feu, fruits confits et entremets.

Un jour, il crée l’événement avec un souper qu’il organise dans ses magnifiques écuries. Ravis par tant de délices, princes du sang et amis intimes s’étonnent de ne sentir aucune odeur de purin en présence des deux cent quarante chevaux..

Le comte d’Artois dîne d’ailleurs souvent chez Marie-Antoinette, chez la princesse de Lamballe ou encore chez sa belle-soeur, la comtesse de Provence. La duchesse de Polignac reçoit beaucoup aussi et ne manque pas d’amuser la reine avec sa nature vive et joyeuse.

Il fête toute la nuit.

Après le souper, les jeux d’argent peuvent commencer. Très élégant dans ses beaux habits pailletés, le beau-frère préféré de Marie-Antoinette participe aussi au petit bal de fin de soirée entre amis. Gracieux dans ses gestes, il aime pavaner et surtout faire parler de lui. La fête se termine, la plupart du temps, aux petites heures du matin. Les mauvaises langues diront de lui: « Sa tête est un vaisseau vide qui ne peut recevoir ni retenir rien ; heureusement son cœur vaut mieux que sa tête. » Mais contrairement à son frère Louis XVI, il ne la perdra pas, sauvé par l’exil.

Le comte d’Artois

1757-1836

Le dernier de la dynastie des bourbons, frère cadet de Louis XV1 et futur Charles X.

Élégant de taille, frivole, dépensier, paresseux, coureur de jupons.

Galaor, pour son côté chevaleresque et sa prestation impeccable.

Le comte d’Artois succède à son frère Louis XVIII et monte sur le trône en 1824 sous le nom de Charles X. Il souhaite restaurer la monarchie, trente ans après la révolution française. En 1830, Charles X sera renversé par une autre révolution et va s’exiler.

Il entraîne Marie-Antoinette dans son sillage jusque tard dans la nuit. Son style de vie risque de compromettre la reine.

Son grand-père Louis XV, les fêtes mondaines, les jeux d’argent, les parties de chasse, les courses de chevaux et les grands soupers.

La littérature et le peu d’esprit de sa femme Marie-Thérèse de Savoie. Il n’a tout simplement aucune curiosité de rien.

Un goût pour les mets raffinés et la cuisine de retour de chasse; gibier, terrines, confits, tourtes et pot-au-feu.

Sources: Charles-Éloi Vial, Marie-Antoinette, éditions Perrin; secrets d’Histoire, les favoris de Marie-Antoinette; chateauversailles.fr, charles-x; Jean-Lucas-Dubreton, Le comte d’Artois, Charles X, Hachette (réédition numérique) Numilog; Pierre-Yves Beaurepaire, Marie-Antoinette, éditions Payot.; storiavoce.com, des monarques en exil;
correspondance secrète entre marie-Thérèse et le comte de Merci-Argenteau, Gallica,bnf.

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